J’avais un grand arbre vert
Où nichait mon enfance ailée,
Un arbre grand troué de lumière
Qui remplissait le haut de mon âme.
J’avais de douces branches vertes
Où chantait mon enfance triste,
Des branches vertes et sonores
Qui répétaient les chagrins de mon âme.
J’avais mille feuilles vertes
Où palpitait l’élan de mon enfance,
Des feuilles lisses et captives
Comme les oiseaux de mon âme.
J’avais un grand arbre vert
Où se dénouait la fleur de mon enfance,
Pour quel printemps, pour quelle abeille ?
Pour quelle joie, pour quelle souffrance ?
Espoir, tristesse et attente de l’inconnu : le souvenir d’un arbre fait entendre la musique de l’enfance.
1. Dans chacune des quatre strophes du poème, on compare des parties de l’arbre avec une caractéristique de l’enfance. Nommez les quatre caractéristiques de l’enfance retenues par la poète. Comment peut-on expliquer le choix des liens qu’elle fait entre l’arbre et l’enfance ?
2. Le texte, en plus de l’arbre et de l’enfance, inclut plusieurs éléments qui font référence aux oiseaux. Pourquoi ?
3. Dans les deux derniers vers, que signifie l’interrogation ? S’adresse-t-elle à quelqu’un ou à quelque chose ? Pourquoi ?
4. En récitant ce poème, essayez de faire entendre deux voix : celle de l’arbre de la poète et celle de l’enfance qui est liée à une partie de cet arbre.
Activité d’écriture
Avez-vous, vous aussi, un élément de nature en souvenir que vous pouvez lier à votre enfance ?
Liens utiles :
Un recueil hommage à Rina Lasnier, avec des poèmes de Monique Bosco, Richard Boutin, André Brochu, Jean-Pierre Issenhuth, Paul Chanel Malenfant et Jean Royer.
Noël Audet, « L’arbre, la mer et la neige : instruments de poésie et de transcendance chez Rina Lasnier », Voix et images du pays, 1970.
« L’arbre », Escales, dans Poèmes I, Montréal, Fides, 1972 [1950].
Cet extrait a été reproduit aux termes d’une licence accordée par Copibec.